Quel été ton parcours au sein de la Police Cantonale Valaisanne ?
Ouh là ! Ça remonte à loin tout ça !! J’ai suivi l’Ecole d’aspirants en l’an 2000. Mon parcours ensuite a été plutôt bref… Mais j’ai quand même eu la chance de pouvoir découvrir plusieurs postes au sein de la police cantonale : le poste de Monthey (j’ai trop aimé, mes collègues étaient géniaux), l’Umob à l’Indivis (à fond les ballons, beaucoup de bons souvenirs) et la « Sûreté » à Sion (plus difficile pour moi… mais encore une fois avec des collègues vraiment sympas !!).
Quels souvenirs en gardes-tu ?
De l’école d’aspirants ? Une année magnifique remplie de découvertes, de dépassements de soi, d’épreuves… Le tout avec une équipe incroyable ! La preuve : je participe toujours, chaque année, aux soupers et sorties de la classe 2000 !
Du job ensuite ?
Bien que j’ai toujours eu la chance d’être bien entourée et guidée, je me suis assez vite rendu compte que je n’étais pas à ma place… Etre policier… C’est vraiment une vocation ! Et la mienne était complètement à l’opposé… (hélas, je ne le savais pas encore sur le moment !)
Ton meilleur moment professionnel en tant que policière ?
Me rendre en hélicoptère sur la montagne pour rejoindre un chalet qui avait été incendié volontairement… Je n’oublierai jamais…
Ton pire souvenir ?
Mon premier piquet ! Je n’ai pas dormi de la nuit, habillée en uniforme, le coeur à 3000 ! Beurk, j’ai vraiment détesté ça !
Puis chaque personne décédée que j’ai vue m’a beaucoup marquée… En particulier la levée de corps d’un petit garçon… Ce sont des interventions qui marquent…
En tant qu’ancienne policière, qu’aimerais-tu partager à nos jeunes collègues féminines ?
Rooooh là, la question qui tue !
Vous ne valez pas moins que les gars !! La police a besoin de vous, de votre sensibilité. Ne vous laissez jamais dénigrer parce que vous êtes une femme !
Et ne jamais oublier: si on vous insulte, c’est l’uniforme qui est visé, pas la personne que vous êtes à l’intérieur !
Après ton départ, quelles ont été tes activités?
J’ai repris mon sac d’école et fait une formation de graphiste à Lausanne. Ahhhhhh, enfin je me sentais à ma place ! J’ai bossé ensuite dans deux entreprises de graphisme en Valais. A la naissance de ma première fille, j’ai continué cette profession en tant qu’indépendante pour pouvoir rester à la maison… Ce n’est pas simple le job de maman ! Du coup, je m’organisais comme je voulais ! Ensuite, tout a passé vite :
En 2006, me voilà diabétique de type 1… Oui, juste comme ça… Une maladie qui change la vie !
En 2012, ma deuxième tornade est née…
En 2014, une petite « boule de golf » bénigne située sur mon cervelet chamboule un peu mes plans, mais je crois fort en la vie alors mon rétablissement s’est fait assez rapidement.
Durant toutes ces années, à mes heures perdues, je créais des petites choses pour les enfants (bavettes, doudous, lampes, coussins…), puis gentiment j’ai agrandi ma production pour les vendre sur les marchés !
C’est seulement en début d’année 2019 que j’ai retrouvé ma passion que j’avais enfant : le dessin ! Depuis, je suis à fond dans l’illustration, je crée des cartes à offrir, des posters, des tableaux… Toujours avec des messages positifs… Le dessin a petit à petit remplacé le graphisme et les objets pour enfants.
En dehors de ta passion qui est devenue ton métier, quelles sont tes occupations/hobbies ?
Ah ben ça ressemble à la réponse ci-dessus ! Ma passion de créer est devenue mon activité principale. Je colorie, je peins, je découpe, je colle, je photographie, je fais de la linogravure, de la sérigraphie, des tampons, je me promène dans la nature car j’adore observer les feuilles, les fleurs, etc et plein d’autres choses encore ! Je fais ce qu’il me plaît et du coup, je n’ai pas l’impression de travailler. Quelle chance !
Merci Régine d’avoir pris le temps de nous donner de tes nouvelles. Nous te souhaitons tout le meilleur pour la suite !
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